Blablacar, Uper Pop, Uber Chopper, iPhone, iPad, iPod, la friteuse sans huile Actifry de SEB, le Cirque du Soleil… Autant de sujet que tout lecteur lit quotidiennement dans la presse.
Le grand public connait ces success stories, voir, pour le smartphone, l’utilise quotidiennement.
Les journalistes parlent souvent de ces entreprises, tel Blablacar ou Ubber, comme des destructeurs malfaisants. Dans son numéro de juin 2015, L’Expansion, « le magazine qui donne du sens à l’économie », réserve un dossier complet à cette thématique en titrant en couverture :
Uber, Le bon coin, Airbnb, Blablacar… et les autres. L’invasion des barbares
Peut-on parler en même temps d’Uber, tant décriée et d’Apple, tant ensencée ?
Dans la presse, vous n’observerez jamais de rapprochements faits entre ces deux exemples. Cependant, d’un point de vue de la stratégie d’entreprise, un parallèle doit être réalisé : les exemples d’Apple et d’Uber sont similaires, par la stratégie d’entreprise !
Ce sont, ce que les chercheurs en stratégie ou les consultants nomment des innovations stratégiques et des stratégies de rupture.
La finalité de la stratégie de ces entreprises, car ce sont avant tout des stratégies d’entreprise, ont pour finalité de créer une rupture dans leur secteur et proposer un nouveau modèle économique en réécrivant ce que nous appelons en stratégie les règles du jeux du secteur, c’est-à-dire les règles qui définissent un produit et son marché : un téléphone portable sert à envoyer et recevoir des appels et sms et ne servira jamais à autre chose. Nous voyons le résultat de ce conservatisme pour Nokia…
Pour un spécialiste des innovations de rupture et des stratégiques de rupture, il est assez drôle de regarder l’ensemble des journalistes tenter d’informer sur un sujet qu’ils méconnaissent, inventant des termes telle qu’ « uberisation », alors que les plus grands chercheurs actuels en stratégie, Chan Kim, Renée Mauborgne, Clayton Christensen ont travaillé depuis 10 ans sur cette thématique. Ce sont ces mêmes journaux qui définissent aujourd’hui ces entreprises comme des barbares malfaisants dont la volonté unique serait de détruire l’économie, alors qu’eux-même, il n’y a pas si longtemps, avec l’introduction de la presse gratuite, la révolution de la presse numérique et de la diffusion des journaux sur internet, la proposition offerte aux lecteurs de publier en ligne avis et commentaires ; et enfin la possibilité de lire ces articles sur nos smartphones via une application… ont appliqués des stratégies de rupture et des innovations stratégiques !
Cependant, rares sont les personnes, en France, à connaître les réflexions, stratégies et objectifs visés par les entreprises derrière ces cas. Pour information, le livre théorisant les stratégies de rupture et la stratégie océan bleu, dont le process de réflexion a permi de générer le couple produit marché iPhone/marché des smartphones, iPad/marché des tablettes, s’est vendu en France à seulement 4800 exemplaires environ… contre plus de 2 millions à travers le monde. Cette méconnaissance du grand public, mais aussi de bon nombre de chefs d’entreprises français sur le sujet, nous le remarquons quotidiennement dans la presse, dont le rôle est d’informer mais qui hélas ne dispose pas des connaissances et informations sur le sujet.
Ces méthodes, outils, façons de penser, stratégies d’organisation sont enseignées auprès des grandes écoles et écoles d’ingénieur françaises, comme par exemple lors d’option (ESC Troyes, Ecoles Centrale Paris, HEC Paris, ENSMM et écoles de Commerce, où font l’objet d’un diplôme de type Mastère spécialisé, un diplôme professionnel de niveau Bac +6 suivi après un diplôme d’ingénieur (Ecole Centrale Paris).
Encore plus spécialisé que le management de l’innovation, notre métier, dont la finalité est d’innover (comme le management de l’innovation), mais dans un domaine bien particulier de l’entreprise : sa stratégie ; est quasiment inconnu.
Ce blog a donc pour tâche première d’informer, faire connaître et vulgariser ces stratégies et derrières celles-ci les méthodes qui ont permis de construire ces stratégies et ces produits/services : en effet, la friteuse sans huile de SEB, l’iPhone n’ont pas été construit au hasard : chacune des fonctionnalités ont été choisies, assemblées, dans un but bien défini.
Il y aura toujours des ruptures stratégiques, dans tous les secteurs. Nous ne pourrons lutter contre. Dans ce contexte il est donc vain, notamment pour les décideurs, de lutter contre celles-ci, mais de les anticiper et de créer soi-même une rupture.